26 janvier, 2010

Villazon à Uyuni - 324km

la partie du voyage la plus dure depuis notre départ mais que d'aventures!

Lundi 18 janvier 32km dont 25km de piste Route de Tupiza Alt: 3438m 28° Ensoleillé avec passages nuageux et vent l'après-midi. Voilà, on est en Bolivie! 2H30 d'attente pour passer la frontière. Étonnamment, c'est pour sortir d'Argentine que ça dure longtemps (2h00).Quel contraste! Autant La Quiaca est morte, autant Villazon déborde d'activité; des magasins partout et un monde fou dans les rues. C'est évidemment normal puisque tout est meilleur marché ici. On en a fait l'expérience en ne payant que l'équivalent de 1,5€ pour notre repas de midi.Dès la sortie de la ville, nous sommes sur la piste. Elle est en travaux, donc il y a un va et vient incessant de camions et en plus on doit subir un fort vent de face. Qu'est-ce qu'on a bouffé comme poussière...Pour notre première nuit bolivienne, nous avons planté la tente un peu à l'écart de la route.J'ai pris une aspirine ce soir car je me sentais pas très bien; vite essoufflé et des petites chutes de tension. L'altitude et la fatigue (due à mes mauvaises nuits)se sont liées contre moi...

Mardi 19 janvier 69km dont 51km de piste Tupiza Alt: 2875m 32° Ensoleillé Quelle fournaise! Heureusement, la piste était majoritairement en bon état. On a quitté le haut plateau pour une vallée dominée par des tons de bruns, rouges des montagnes et le vert des cultures. On est passé par des villages construits en pisé. Vraiment une très belle route.Quelle délivrance d'arriver à Tupiza, enfin on peut se rafraîchir à l'ombre de la place en sirotant une boisson froide. Fini l'eau chaude de nos bidons que nous ingurgitons depuis ce matin...Il y a cinq ou six restaurants (pizzeria)qui ont la même déco, la même carte et les mêmes prix. Je ne pense pas qu'on peut y croiser un client bolivien... Evidemment, comme c'est pas notre truc, on a quand même réussi à dénicher un vrai resto local où, là, c'est les touristes que l'on ne croise pas...C'est beaucoup moins cher, probablement tout aussi bon et beaucoup plus sympa que d'entendre parler anglais français ou allemands aux tables voisines.

Mercredi 20 janvier Tupiza Nuageux On a bien choisi notre hôtel pour la journée de repos (Hostal Pdro Arrayo); propre et calme. Une chambre (avec un bon lit) donnant sur une cour intérieure et des douches avec eau chaude. Tout ça pour 70Bol(7€), ce qui est cher...Les nuages ont rafraîchi l'atmosphère, grâce à eux on n'est pas accablés par la chaleur. Tant mieux et désolé pour ceux qui se gèlent les pieds en Belgique. Eh bien oui, c'est ça passer l'hiver en été; apprécier l'absence de soleil...On a retrouvé Annette et Malte (c'est pas Walter comme écrit précédemment) et nous prendrons probablement la route ensemble demain sauf si leur réveil est trop dur car c'est la fête à leur hôtel. (Angel: j'ai fait le tour du village pour les retrouver en allant dans chaque hostal avec courette. Ils logeaient depuis hier à l'hostal My Home. Heureusement que nous n'avons pas logé là comme je l'aurais voulu car il n'y avait pas d'eau chaude)

Jeudi 21 janvier 48km dont 47km de piste Entre Tupiza et Atocha Alt: 4050m Ensoleillé avec passage nuageux, 27°(à plus de 3500m...) Quelle journée! Comme prévu, nous avons pris la route en compagnie de nos amis allemands. La première partie de la route nous menait à travers des paysages inouïs, dignes des plus beaux paysages de l'Ouest américain. Au kilomètre 31, juste après le village de Salo, la fête a commencé; une ascension de plus de 12km qui nous a menés à une altitude de 4029m. Une douce euphorie nous gagne, c'est la première fois pour tout le monde que l'on se retrouve à une altitude pareille. Et à vélo en plus! Parlons-en de cette montée. Pour moi ce ne fût pas très difficile, le souffle était bon et les jambes suivaient. Je prenais pas mal d'avance sur les autre mais il ne faut pas croire que j'en profitais pour me reposer. Eh non, ma bonté légendaire me faisait redescendre la route afin de pousser un peu Angel (pas facile de faire avancer un vélo de 45kg quand on pèse le même poids...). On a décidé de redescendre un peu pour camper car la petite averse qu'on a eu et les mauvais nuages nous faisaient craindre le tonnerre et des éclairs pour cette nuit. Nous ne sommes pas des spécialistes de la montagne, mais ce genre de chose à plus de 4000m, bof, pas bon. Bref, on continue et, là où on pensait descendre, on monte encore! Comme le soleil se couche tôt ici(19h30), on a plus trop le choix et nous voilà parés pour une nuit à 4050m!!! Repas dans la tente et dodo dans nos duvets car la nuit s'annonce fraîche.

Vendredi 22 janvier 66km de piste Atocha Alt: 3660m 26° Nuageux avec éclaircies La nuit fût bonne à 4050m. Fatigués comme nous l'étions, rien de plus normal.On a commencé la journée par un col; après 200m de route, nous voici à 4067m. Photos. On croit avoir atteint l'altitude maximale. On entame donc la descente pour...remonter et atteindre 4200m! Alors là, on est vraiment haut. Re-photos. On fait une pause et on admire le paysage. Puis on redescend pour...remonter! Et hop, 4208m et devinez quoi, on redescend pour...remonter. A ce moment là, les jambes d'Angélique entament une grève, on sort la ''laisse'' et me voilà promu tracteur. En fait, Anette et Malte payent aussi les efforts d'hier et malgré mon ''boulet bouclé'', notre vitesse est bien plus grande que la leur. J'ai la forme de ma vie!Bref, on remonte donc une énième piste en lacet et nous voilà à 4264m. Evidemment, photo. On roule ensuite plusieurs kilomètres sur un plateau avant d'entamer la descente vers Atocha. Des paysages arides aux couleurs et reliefs variés ont jalonnés notre route aujourd'hui. Un régal pour les yeux!Pour couronner le tout, on découvre Atocha, ville bâtie à flanc de montagne, au détour d'un virage, entre deux falaises. Atocha justement nous fait entrer de plein pieds dans la Bolivie profonde; ici pas de touristes et les gens nous regardent un peu comme des extra-terrestres. Au niveau logement c'est pas top: pas de douche et encore moins d'eau chaude, et lit dur comme une planche. Bon, on ne paie que 20 Bol (2€) par personne, mais comparé à ce qu'on payait dans notre bon hôtel à Tupiza, ça fait cher. (Angel: il n'y avait qu'un hôtel qui proposait une douche et j'ai eu la mauvaise idée de ne pas la prendre tout cela parce que je trouvais mignon de loger dans un alojamiento tenu par des autochtones bien typiques. J'ai oublié l'importance d'avoir une bonne douche après un effort intense...) Pour le resto, pareil, 10 Bol mais une soupe pas très goûteuse et un plat version light pour anorexique...On est resté sur notre faim. On a voulu acheter une espèce de hamburger dans la rue mais la vendeuse prenait un malin plaisir à ignorer ma commande et à servir les autres avant nous. Quand elle a enfin préparé les nôtres, on s'est barré. Je sais, c'est pas cool mais faut quand même pas pousser hein! Conclusion, on a mangé des biscuits...

Samedi 23 janvier 52km de piste Entre Atocha et Uyuni Alt: 3775m 22° Nuageux On a repris la route à deux; Anette et Malte ont décidé de partir à la mi-journée.Après vingt kilomètres de grimpettes et de descentes dans des paysages toujours aussi colorés, nous voici sur un plateau. On pensait que ce serait facile, mais non, tôle ondulée et sable entravent notre progression et la journée devient longue...Une crevaison plus tard(ma troisième), nous posons la tente dans un endroit sablonneux, ce que j'évite soigneusement d'habitude, mais là, pas le choix. Nous commençons notre popote et le vent en profite pour se lever et jouer à tempête de sable. Il faut tout protéger en catastrophe car le sable s'infiltre partout. Notre repas crissera sous la dent...Mais ce n'est qu'un début. La tirette de la tente intérieure se met de la partie et nous lâche (contre-pub:n'achetez pas de tente Vaude). Un festival d'éclairs se déroule sous nos yeux. C'est beau mais ça nous stresse car il n'y a que notre tente et nos vélos qui émergent de ce désert. Adeptes du principe de précaution, nous allons nous coucher dans la tempête (bien protégés par nos vêtements de pluie) et admirons le spectacle de la foudre frappant au hasard. Quand enfin les éclairs s'éloignent, la pluie entre en jeux; des trombes d'eau qui s'infiltrent également dans la tente! Bonne nuit les petits...

Dimanche 24 janvier 57km dont 55km de piste Uyuni Alt:3664 Temps: un peu de tout... Bon, on n'a pas beaucoup dormi. La pluie n'a cessé que vers huit heure. Les dégâts: du sable (mouillé ou sec) partout et de l'eau dans la tente. La journée commence par un nettoyage.On prends la route sur une piste transformée en bourbier; quelle galère! La boue, notre mauvaise nuit et les efforts des jours précédents s'additionnent et notre moral en prend un sacré coup. On n'avance pas. Nous mettons près de neuf heure pour parcourir les 55km nous séparant d'Uyuni alors qu'il n'y a pas la moindre côte...(Angel: mon mental était tellement bas que j'ai craqué. J'ai bien pensé à faire de l'autostop mais les camions sont rares. Ce fut la pire journée de notre voyage). Seul moment fun de la journée; nous avons fait passer nos vélos sur un pont de chemin de fer sous le regard curieux des dizaines de personnes dont les véhicules étaient bloqués par une crue.On pensait revoir Anette et Malte ce soir, mais au vu des mauvaises conditions, je pense qu'ils ont été obligé de camper une nuit de plus sur la route. Nous les plaignons.Enfin, la journée se termine par un averse de grêle d'une rare violence qui aura eu l'avantage de débarrasser nos vélos d'une bonne partie de la boue accumulée aujourd'hui. On est quand même aller fêter la fin de notre calvaire dans un resto à touristes et même là, sans se priver, on s'en sort encore pour 130Bol (13€)... (Angel: nous qui rêvions d'une bonne douche chaude une fois arrivés à Uyuni, c'est râté! En effet, nous comprenons que dans la région, l'électricité est régulée et donc quand il n'y a pas d'électricité, il n'y a pas d'eau (pompe) et donc pas d'eau chaude. Nous avons utilisé nos bouteilles d'eau pour nous laver un minimum avant d'aller au resto).