29 janvier, 2010

Uyuni - Le Salar - Potosi

Lundi 25 janvier Uyuni Temps maussade. On a retrouvé nos teutons cyclistes. Boueux et fatigués, comme nous. On a passé une partie de l'après-midi à nettoyer nos vélos pour en éliminer les paquets de boue. Les prévisions météorologiques ne sont pas bonnes pour les jours à venir et nous avons peu de chances de pouvoir traverser le Salar...Des gens nous ont confirmé que celui-ci est inondé pour le moment. On va attendre encore un jour et voir. Histoire de nous ôter nos illusions, une averse de grêle apocalyptique s'est abattue sur Uyuni suivie de pluies intenses et donc les rues sont à nouveau sous eaux. Pas facile de se promener au sec...

Mardi 26 janvier Uyuni Nuageux puis ensoleillé Bon, aujourd'hui le temps n'étais pas mal si on excepte une fameuse averse. Ce matin on a réparé la tirette de la tente, nettoyé notre réchaud et la tente qui étaient encore plein de sable. Cet après-midi, on est allé voir le cimetière de train; plein de wagons disloqués sans grand intérêts mais aussi une bonne dizaine de vieilles locomotives à vapeur rouillées posées là au milieu de ce paysage désertique. Ce qui est pitoyable, ce sont les monceaux de détritus que nous avons traversé pour arriver là. En fait, la ville est entourée sur plusieurs centaines de mètres de déchets ménagers. Et ça ne sent pas bon hein! On a pris la décision de faire un tour d'un jour dans le Salar en 4x4 demain, histoire de voir ce que c'est et après-demain nous prendrons le bus pour Potosi. Je suis quand même terriblement désappointé. En effet, la traversée du Salar de Uyuni était un de mes objectifs majeurs de ce voyage(avec le sentier entre Le Chili et l'Argentine, Ushuaïa et le Machu Pichu), d'où, grosse déception. Pour me consoler je me suis fait couper les cheveux. Je sais, ça n'a rien d'une consolation, mais c'est bien la première fois que j'apprécie la manie qu'ont les coiffeurs de vouloir parler; on a échangé des propos sur nos pays respectifs et tout deux appris des choses. Ah oui, dans la rubrique prix: coiffeur: 1€...

Intermède écologique Il est de coutume de rendre à Pachamama (la terre nourricière) une partie de ce qu'elle nous offre; ainsi, si on vous sert un verre de vin, il convient de verser un peu du dit breuvage au sol avant de boire. On nous a expliqué que si les autochtones (tant argentins que boliviens)sont des catholiques très fervents, cela ne les empêche pas de vénérer Pachamama. Et là, je rigole! Ils ont une curieuse façon de mettre ça en pratique; ils balancent allègrement bouteilles, canettes, emballages par les fenêtres de leurs voitures le long des routes. En ville, ils ne feraient pas deux mètres pour jeter quelque chose dans une des rares poubelles; non,non, directement au sol. Et pour couronner le tout, les immondices collectés par les municipalités sont rejetés n'importe comment hors agglomérations. Pauvre Pachamama...

Mercredi 27 janvier Uyuni Ensoleillé Pas de regrets, le Salar était impraticable. En effet, le 4x4 a roulé pendant des kilomètres dans l'eau. Le paysage était exceptionnel car la réverbération du soleil dans l'eau faisait disparaître complètement l'horizon; le ciel et le Salar ne faisaient plus qu'un. On avait également l'impression que les voitures se déplaçaient dans les airs. Vraiment étrange comme vision. On a déjeuné sur une île au milieu de cette étendue saline; un rocher couvert de cactus énormes. Bref, même si on était sept dans la voiture (plus le chauffeur), et que je déteste les tours organisés, je dois bien admettre que celui-ci valait le coup d'oeil. En plus, j'ai l'esprit tranquille puisque je sais qu'on ne peut pas passer à vélo...

Jeudi 28 janvier 3km Potosi Alt: 4000m Pluvieux On a eu de la chance, notre bus était convenable. De plus, nous avions les premiers sièges derrière le chauffeur, donc beaucoup de place pour les jambes. La route a commencé à grimper dès la sortie d'Uyuni, avec la pluie et l'état de la piste, ça nous enlevait immédiatement tout regret de ne pas boucler les 220km jusqu'à Potosi à vélo. Cela malgré le fait que cette route soit l'une des plus belles que l'on ai suivie; des vallées verdoyantes, de canyons, des formations rocheuses étranges, des dunes de sable, etc. Arrivés à Potosi, après 6h de route, nous n'avons eu que deux kilomètres à faire pour rejoindre notre hôtel mais, en côte du type de celles des rues de San Francisco...Angélique, en grande sage, décide de pousser son vélo dans la partie la plus dure tandis que moi, en grand dikke nek, je pédale jusqu'en haut en oubliant qu'on est à 4000m et que je viens de me taper six heures de bus...Conclusion, la nausée et du mal à m'en remettre pendant une bonne heure. Notre hôtel « Hostal Casanova » est un bâtiment colonial du 17e siècle avec des chambres disposées autour d'une belle cour. Vraiment très agréable. Il n'y avait plus qu'une chambre de libre , une suite mais pour quatre personnes avec TV et sdb privé, comme on n'avait plus envie de bouger, on a payé pour quatre...Au diable l'avarice!