13 décembre, 2009

Mais c'est quoi la Patagonie?!

Voilà 45 jours que nous vadrouillons en Patagonie. Après la pluie de la première étape, ce qui me fait peur cette fois, c'est le vent. Contrairement à notre analyse, le vent ne venait pas du NW mais du SW, du moins la partie de El Calafate à Puerto Natales. Moi qui pensais que j'aurais facile et qui ne comprenais pas pourquoi tant de cycliste faisaient le voyage du sud vers le nord!. Nous sommes aujourd'hui à 50km de Punta Arenas et cela fait deux jours que le vent nous est favorable. En fait, depuis que nous sommes sortis de la Carretera Austral, je me sens en vacances. Il ne pleut plus ou très peu et le soleil est au rendez-vous.

Pluie ou vent? Lequel est le pire? Question que je me pose quasi tous les jours. Le vent fort est fatigant pour plusieurs raisons: d'abord l'effort physique: en côte, on ne pousse que sur les jambes et à la limite sur les bras; on sait qu'après chaque montée il y a une descente alors qu'avec le vent, c'est tout le corps qui travaille; le haut du corps doit contrecarrer le vent et ce, sans phase de repos. Il y a le bruit incessant aux oreilles, qui tape sur les nerfs: je ressens la même fatigue qu'avec le bruit des voitures. Le pire avec le vent, même s'il est favorable, c'est qu'il est difficile de trouver un endroit où s'abriter pour manger et surtout camper. A choisir entre un vent fort de dos ou rien, je préfère le calme même si il me faudra deux fois plus de temps pour parcourir une distance. La pluie ne pose qu'un problème de confort. Si on a le bon équipement cela passe, mais ce n'est pas amusant. Il faut trouver un abri pour manger ou mettre notre bâche. Je crois que le pire concernant la pluie, c'est de se dire qu'on va dans l'hémisphère sud pour échapper à l'hiver belge et on se tape quand même son temps pourri.

J'ai du mal à appréhender les chiliens de cette région. Les seuls chiliens que je connaissent en Belgique (Pato, Jose et une ancienne copine de classe) sont des gens ouverts, généreux et sympathiques. Ceux que nous rencontrons ici, sont tout le contraire du moins dans les hospedaje et commerces. Je trouve fatigant de devoir à chaque fois marchander notre logement, de me méfier de la monnaie rendue. Pour les hospedaje, on a compris: juste après la négociation on doit payer sinon le lendemain ils te réclament à nouveau plus ( le dernier cas fut à Puerto Natales, le gars me dit un prix et lorsque Didier paye le lendemain il lui demande le quart en plus). Ils jouent sur le fait que nous ne parlons ou ne comprenons pas bien. Le sens de l'hospitalité me déçoit. Si quelqu'un t'invite chez lui, il faut être sûr qu'il ne va pas réclamer de l'argent après. Bref, il faut toujours être sur ses gardes. Pour les paysages, je pense sincèrement que nous avons choisi le meilleur itinéraire. Beaucoup de cyclistes restent sur la Ruta 40, route qui traverse la Pampa, alors que notre trajet offre une diversité de paysage. Du coups, j'ai adoré la partie désolée, désertique entre El calafate et Puerto Natales (270km) (partie argentine): c'est magique de camper dans cette immensité (mais pas amusant de devoir s'abriter du vent). La partie Puerto Natales à Punta Arena (245km) quant à elle, n'a aucun intérêt.

Nous sommes étonnés d'avancer aussi vite et de pouvoir faire autant de kilomètre par jour (70km de moyenne). Nous avons trop de jours d'avance (une semaine) et essayerons de les utiliser judicieusement.